Comprendre et surmonter le vaginisme
Imaginez-vous vouloir ouvrir une porte, mais celle-ci reste bloquée malgré tous vos efforts. Plus vous essayez, plus la serrure semble se figer. Maintenant, transposez cela à un aspect intime de votre vie : votre propre corps. En tant que sexothérapeute basée à Toulouse, j’accompagne de nombreuses femmes confrontées à cette réalité : le vaginisme. Ce trouble méconnu et souvent tabou touche des milliers de femmes, impactant profondément leur quotidien, leur sexualité et parfois leur estime de soi. Dans cet article nous allons voir et comprendre ce qu’est réellement que le vaginisme, pourquoi il survient et des solutions pratiques et concrêtes pour y remédier.
![Sexothérapeute et Hypnothérapeute à Toulouse Vaginisme : comprendre les douleurs vaginales](https://www.audrey-elmi.com/wp-content/uploads/2025/01/Comprendre-les-douleurs-vaginales.webp)
Qu’est-ce que le vaginisme ?
Le vaginisme est un trouble sexuel féminin qui se caractérise par une contraction involontaire des muscles du plancher pelvien. Il empêche ou rend difficiles les tentatives de pénétration vaginale, même s’il y a du désir et de l’envie. Parmi les causes les plus courantes, on retrouve des facteurs émotionnels comme l’anxiété, la peur liée à la sexualité ou même des expériences traumatiques antérieures. Les conséquences psychologiques sont importantes et affectent l’équilibre sexuel et affectif de la femme et du couple. Cela peut entraîner une baisse de l’estime de soi, un sentiment de ne pas être à la hauteur sexuellement et même un évitement des rapports sexuels.
Quels sont les types de vaginismes ?
Le vaginisme peut se présenter sous deux formes : le vaginisme primaire et le vaginisme secondaire.
Le vaginisme primaire
Le vaginisme primaire se caractérise par une impossibilité à permettre toute pénétration vaginale et cela dès les premiers rapports sexuels. Il concerne principalement les jeunes femmes qui découvrent leur sexualité et n’ont jamais eu de rapports sexuels.
Un examen clinique est cependant nécessaire pour écarter des causes physiques, telles que des malformations anatomiques (cloison vaginale, brides).
Le vaginisme secondaire
Le vaginisme secondaire se distingue du vaginisme primaire par son apparition après une période de vie sexuelle normale et satisfaisante. Ce type de vaginisme prend source et s’installe en réaction à des appréhensions, des douleurs ou des traumatismes.
Quelles sont les causes du vaginisme ?
Les causes du vaginisme intriguent autant qu’elles interpellent. Bien qu’il soit spécifique à chaque femme, les scientifiques s’accordent à penser qu’il est causé par deux types de facteurs : le facteur physique et psychologique. Mais que se passe-t-il réellement dans le corps et l’esprit de la femme pour déclencher cette réaction ? Quelles sont les causes de ces douleurs vaginales ? C’est ce que je vous propose de comprendre ensemble.
♦ Facteurs physiques et physiologiques
- Infections urinaires ou génitales : des infections comme les mycoses vaginales ou les cystites à répétition peuvent provoquer une irritation et une inflammation de la région génitale, rendant la pénétration douloureuse et entraînant ainsi des contractions vaginales involontaires en protection
- Manque de lubrification : lorsque la lubrification vaginale est insuffisante (phénomène de sécheresse vaginale), les rapports sexuels deviennent gênants voire douloureux, ce qui entraine des contractions musculaires « de protection » plus ou moins fortes en réaction à la douleur ressentie
- Syndrome de Rokitansky (vagin étroit ou absence partielle de vagin) : il s’agit d’un trouble congénital qui affecte la formation du vagin en le rendant plus étroit. Ce rétrécissement impacte les pénétrations car elles deviennent difficiles voire impossibles
- Troubles à la suite d’un accouchement : après un accouchement, certaines femmes ressentent une douleur ou une sensation de sécheresse vaginale, parfois accompagnées de traumatismes physiques (déchirures ou épisiotomie, prolapsus des organes pelviens) ou émotionnels (modification de l’image corporelle, sentiment de dévalorisation ou de rejet sexuel, anxiété ou peur de la douleur) qui rendent les rapports difficiles et douloureux.
- Facteurs physiologiques et hormonaux : des traitements médicaux, comme ceux contre les cancers du sein, des ovaires ou de l’utérus, peuvent provoquer des douleurs vaginales ou des modifications hormonales qui déclenchent des douleurs vaginales
- La ménopause : durant la ménopause, la baisse du taux d’œstrogènes peut rendre le vagin moins souple chez certaines femmes et déclencher des douleurs.
♦ Facteurs psychologiques
- Stress : un stress excessif, qu’il soit d’origine professionnelle, familiale ou relationnelle, entraine des tensions corporelles et psychologiques rendant naturellement les rapports sexuels plus difficiles et douloureux
- Méconnaissance de son corps ou mauvaise image de soi : un manque de confiance en soi, une perception négative de son corps ou de son apparence créée des blocages émotionnels et physiques qui impactent la sexualité et la rendent plus difficile à vivre.
- Éducation religieuse ou sexuelle stricte : lorsque l’éducation où la sexualité a été taboue ou moralement réprouvée, il est possible de ressentir de la gêne, de la culpabilité voire même de la honte dans certains cas. Ces conflits intérieurs affectent le lâcher prise et génèrent des tensions physiques et émotionnelles qui amènent à des douleurs vaginales
- Trouble de l’identité sexuelle : le vaginisme peut aussi être causé par des résistances inconscientes liées à un mal-être ou des questionnements concernant l’orientation ou l’identité sexuelle provoquant ainsi des réactions musculaires liées à l’angoisse ou la peur de la pénétration
- Peur de tomber enceinte : la crainte d’une grossesse non désirée est aussi une des raisons possible du vaginisme. Cela induit une hyper-vigilance et peut conduire à un blocage musculaire rendant la pénétration difficile.
- Traumatismes et violences sexuelles : Les violences, viols ou abus sexuels subis dans le passé impactent la perception et la manière dont est vécue la sexualité. Ces traumatismes amènent souvent à des blocages psychologiques et physiques rendant les rapports difficiles et douloureux
![Sexothérapeute et Hypnothérapeute à Toulouse Sexothérapie à Toulouse pour sumonter le vaginisme](https://www.audrey-elmi.com/wp-content/uploads/2025/01/vaginisme.jpg)
Comment vivre votre sexualité avec le vaginisme ?
Le vaginisme n’est pas une barrière incontournable à une vie sexuelle épanouie. Avec du temps, du dialogue et des solutions adaptées, il est possible de s’en défaire. Avez-vous envisagé une sexualité où le plaisir n’est pas dicté par la pénétration, mais par le partage et la créativité ? C’est en réinventant ces moments d’intimité, en retrouvant une connexion profonde et authentique avec votre partenaire, que vous allez progressivement apaiser les symptômes et retrouver une vie sexuelle épanouie.
Attention cependant car le vaginisme peut rapidement créer un cercle vicieux. Plus on a peur, plus on se ferme…. Ce qui va malheureusement renforcer le symptôme. Alors comment faire ? Comment vivre et se défaire du vaginisme ?
Tout d’abord, il faut bien comprendre que les contractions musculaires sont involontaires et indépendantes de l’envie ou de l’attirance sexuelle. Ensuite, il pourra être nécessaire de repenser la sexualité en privilégiant les caresses, les massages, la sensualité, l’exploration du corps et des zones érogènes ; l’idée est de créer et partager du plaisir sans pression liée à la pénétration. L’essentiel est de replacer l’intimité au centre de la relation, d’écouter ses envies et ses besoins, et d’oser explorer des chemins différents pour atteindre le plaisir. En effet, la sexualité est bien plus qu’un simple acte physique. Elle englobe le partage, les émotions, la connexion, et le plaisir mutuel. Pour beaucoup de couples confrontés au vaginisme, l’épanouissement sexuel nécessite de redéfinir la sexualité.
Comment soigner le vaginisme ?
Il est possible de soigner le vaginisme. Cela commence par savoir reconnaitre les symptômes puis d’en parler à votre médecin, gynécologue ou sage-femme pour écarter un éventuel problème physique ou physiologique. Cet article ne développe par les solutions médicales qui peuvent soigner le vaginisme lorsque la cause est physiologique.
En tant que sexothérapeute, je vous présente quelques exercices, solutions et accompagnements possibles qui peuvent soulager efficacement le vaginisme lorsque la cause est d’origine psychologique.
Exercice n°1 : Exercice du miroir – apprendre à reconnaître et s’approprier son corps
Cet exercice est pensé pour vous aider à mieux vous connecter avec votre corps, à le reconnaître et à l’accepter dans un cadre bienveillant. Il favorise une réappropriation progressive et positive de votre intimité corporelle.
Etape 1 : Préparation et mise en place
- Trouvez un endroit calme et intime où vous vous sentez en sécurité. Assurez-vous de ne pas être dérangée.
- Prenez un miroir à main ou installez un miroir de taille moyenne dans un endroit confortable.
- Créez une atmosphère apaisante : tamisez la lumière, écoutez une musique qui vous détend
- Asseyez-vous ou allongez-vous confortablement, avec le miroir placé devant vous.
- Prenez quelques minutes pour respirer profondément, en inspirant lentement par le nez et en expirant doucement par la bouche. Cela vous aidera à vous détendre et à être pleinement présente.
Étape 2 : Observation générale
- Regardez votre corps dans le miroir, en commençant par des zones où vous vous sentez à l’aise (le visage, les bras, les jambes, etc.). Prenez le temps de remarquer ce que vous aimez ou ce que vous trouvez beau.
- Évitez tout jugement négatif. Si une pensée critique surgit, remplacez-la par une affirmation positive ou neutre, comme : « Mon corps est unique et mérite mon attention»
Étape 3 : Exploration de l’intimité
- Lorsque vous vous sentez prête, orientez doucement le miroir vers la zone de votre bassin et observez vos organes génitaux. Prenez conscience de leurs détails, sans jugement ni pression.
- Répétez mentalement des phrases bienveillantes, comme : « Cette partie de mon corps est naturelle et normale. » , « Mon corps mérite d’être découvert et compris. »
- Si cela vous semble confortable, posez délicatement vos mains sur votre ventre ou vos cuisses, puis rapprochez-les de votre vulve. Observez vos sensations, sans attente ni obligation d’action.
Étape 4 : Intégration et gratitude
- Une fois l’exercice terminé, fermez les yeux et prenez quelques instants pour ressentir ce que vous avez appris ou ressenti. Remerciez votre corps pour ce qu’il vous permet de vivre, même si cela peut sembler difficile au départ.
Conseils :
- Faites cet exercice à votre rythme, sans vous forcer. Si une émotion forte émerge (gêne, tristesse, colère, peur …), acceptez-la comme une étape naturelle du processus.
- Répétez l’exercice régulièrement, même quelques minutes, pour renforcer la connexion positive avec votre corps.
- Si vous éprouvez des difficultés, envisagez de demander l’aide d’un thérapeute spécialisé, qui pourra vous guider et vous rassurer.
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Exercice N°2 : la relaxation et la respiration profonde
La relaxation est une méthode efficace pour apaiser le corps et l’esprit, en particulier face aux tensions liées au vaginisme. Des techniques comme la respiration profonde, qui ralentit le rythme cardiaque, la relaxation musculaire progressive, qui détend chaque partie du corps, et la méditation, qui recentre l’attention sur le moment présent, sont des exercices simples et efficaces. Je vous propose cet exercice pour vous aider à relâcher les muscles pelviens. Il associe des techniques de respiration et de visualisation pour vous détendre en profondeur.
Étape 1 : Préparation et mise en place
- Installez-vous dans un endroit calme, où vous ne serez pas dérangée.
- Allongez-vous sur le dos et placez une main sur votre ventre pour sentir vos mouvements respiratoires.
Étape 2 : Détente et respiration profonde
- Inspirez lentement par le nez en comptant jusqu’à 4, en laissant votre ventre se gonfler doucement.
- Expirez lentement par la bouche sur 6 secondes, en imaginant que vous relâchez toutes les tensions de votre corps.
- Répétez cette respiration profonde pendant 2 à 3 minutes, en vous concentrant sur le relâchement de chaque partie de votre corps, des épaules jusqu’aux pieds.
Étape 3 : Relaxation des muscles pelviens
- Une fois que vous êtes bien détendue, portez votre attention sur la zone de votre bassin et de vos muscles pelviens.
- Continuez à inspirer et expirer lentement et imaginez que ces muscles se relâchent complètement, comme si vous laissiez fondre une tension ou ouvrir doucement cette zone.
- Visualisez une chaleur douce ou une lumière apaisante qui traverse votre bassin, vous apportant confort et détente.
Étape 4 : Retour à l’instant présent
- Lorsque vous le sentirez, reprenez doucement conscience de votre environnement.
- Prenez un moment pour observer comment votre corps se sent.
Conseils
- Allez à votre rythme et respectez vos sensations.
- Si vous ressentez de l’inconfort, arrêtez l’exercice et reprenez plus tard. L’objectif est de vous sentir en confiance avec vous-même.
- Ne cherchez pas la perfection ; si vous avez du mal à vous détendre complètement, ce n’est pas grave. Chaque tentative est une avancée
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L’accompagnement thérapeutique
Si malgré votre détermination et vos efforts pour réinventer votre sexualité ou pratiquer des exercices, les résultats vous semblent limités ou insuffisants, ne perdez pas espoir. Parfois, il arrive que le vaginisme nécessite un accompagnement plus approfondi. Lorsque la cause est d’origine psychologique, un travail thérapeutique peut s’envisager pour identifier et comprendre l’origine des douleurs, puis pour les apaiser. Des techniques de sexologie adaptées à vos besoins, associées à de l’hypnose offrent de très bons résultats. Cette forme de thérapie vous aide à modifier les schémas de pensées, réduire les appréhensions et les émotions négatives liées au trouble.
Avec le soutien de votre partenaire, de la bienveillance avec vous-même et un accompagnement adapté, il est tout à fait possible de traiter le vaginisme, de dépasser vos blocages et de retrouver une vie intime épanouie.
Je consulte à Villefranche de Lauragais, proche de Toulouse. N’hésitez pas à me contacter pour en savoir plus sur mes accompagnements et les solutions possibles.