Perte d’érection : les clés pour mieux la comprendre et la gérer
Si vous avez déjà rencontré des difficultés à avoir ou maintenir une érection, vous savez à quel point la panne sexuelle peut être déstabilisante. Que ces problèmes soient ponctuels ou persistants, sachez que vous n’êtes pas seuls à les vivre, cela touche beaucoup d’hommes. En tant que sexothérapeute basée sur Toulouse depuis des années, c’est une des raisons les plus fréquentes de consultation. Les causes peuvent être multiples : stress, fatigue, traumatismes, anxiété de performance, etc.
Dans cet article, nous allons explorer les mécanismes de l’érection, découvrir les raisons pour lesquelles elle peut se fragiliser, et surtout, voir comment mieux gérer la situation lorsque les pannes surviennent.
Symptômes et diagnostic de la dysfonction érectile
Définition du trouble érectile
La dysfonction érectile, aussi appelée trouble de l’érection ou plus communément « impuissance », se caractérise par une incapacité à obtenir ou maintenir une érection permettant des rapports sexuels satisfaisants. Les troubles de l’érection sont bien plus fréquents qu’on ne l’imagine et peuvent survenir tout au long de la vie. S’ils sont plus fréquents à partir de 50 ans, les jeunes peuvent également être sujets à des pannes sexuelles, par exemple lors des premiers rapports sexuels ou de changement de partenaire. Plus d’un homme sur dix est et sera touché au cours de sa vie.
Diagnostic
L’érection est par nature un phénomène fluctuant et il est important de distinguer les pannes passagères, tout à fait normales, des troubles persistants qui méritent une attention particulière.
- Le problème d’érection ponctuel ou passager est souvent lié à un moment d’anxiété, de fatigue ou de stress. Ces pannes passagères, même si elles peuvent être déstabilisantes, ne doivent pas vous inquiéter outre mesure
- Le problème d’érection devient persistant lorsque :
→ les difficultés persistent pendant plus de 3 mois ;
→ les difficultés se répètent à chaque relation sexuelle.
Consulter un médecin est le meilleur moyen de savoir si la perte d’érection ou l’incapacité à obtenir une érection est d’origine physique ou psychologique, même si souvent les deux sont liées. Sachez cependant que :
- S’il n’y a plus aucune érection, les troubles sont probablement liés à une affection physique. Un accompagnement médical devra alors être envisagé.
- Lorsque des érections surviennent encore la nuit, le matin ou si vous parvenez à obtenir une érection en vous masturbant, il y a de grandes chances que le problème soit d’origine psychologique.
Evaluation de la sévérité du trouble érectile
Il existe plusieurs méthodes pour évaluer la sévérité de votre problème d’érection comme par exemple l’Erection Hardness Score (EHS) ou l’indice international de la fonction érectile (IIEF).
L’Erection Hardness Score permet d’évaluer la dysfonction érectile sur une échelle de 0 à 4, c’est à dire l’incapacité d’un homme à obtenir ou maintenir une érection suffisamment ferme pour avoir des relations sexuelles. L’évaluation se fait sur 5 niveaux :
- Niveau 0 : Le pénis ne s’agrandit pas
- Niveau 1 : Le pénis est plus gros, mais pas dur
- Niveau 2 : Le pénis est dur, mais pas assez pour la pénétration
- Niveau 3 : Le pénis est assez dur pour la pénétration, mais pas complètement
- Niveau 4 : Le pénis est complètement dur et totalement rigide
Cette échelle EHS vous permet de vous situer et de mesurer la sévérité de votre trouble pour en parler à votre médecin et trouver la solution la plus adaptée à votre besoin.
Comment expliquer les problèmes d’érection ?
Les problématiques d’érection peuvent avoir de nombreuses origines, souvent imbriquées. Il est rare qu’un seul facteur suffise à expliquer ces difficultés. Voyons les principaux facteurs pouvant provoquer des pertes d’érection.
- Le vieillissement : avec l’âge, les tissus du corps perdent en élasticité, et les vaisseaux sanguins rencontrent plus de difficultés à se dilater pour permettre un afflux sanguin suffisant dans le pénis. Cependant, nous verrons que ce n’est pas une fatalité, des solutions existent pour maintenir des performances satisfaisantes.
- Les facteurs psychologiques : le stress, l’anxiété, la dépression ou une mauvaise estime de soi affectent la qualité des érections. Ces troubles psychologiques peuvent même entraîner un cercle vicieux : une panne sexuelle génère de l’angoisse qui rend les rapports suivants encore plus stressants et aggrave ainsi la situation. La quête de performance est un véritable problème. Plus un homme se met la pression sur sa réussite, sa performance sexuelle et la fermeté de son érection, moins il est à l’écoute de ses sensations et de ses désirs, ce qui le prive de toute excitation et aggrave encore les choses.
- Les habitudes de vie : L’abus d’alcool peut ponctuellement perturber l’érection pendant plusieurs heures selon le taux d’alcool dans le sang. En cas de consommation chronique, les effets sont plus importants car l’alcool peut endommager les nerfs et aggraver ainsi les problèmes d’érection. De même, le tabagisme peut obstruer les artères et notamment celles du pénis, ce qui va altérer la qualité et la fermeté des érections. Il est donc conseillé d’éviter le tabac et l’alcool.
- Les maladies sous-jacentes : certaines maladies impactent la circulation sanguine, le système nerveux ou les hormones, qui sont essentiels au mécanisme d’érection :
- Le diabète : Première cause de troubles érectiles chez les hommes de plus de 50 ans, il affecte les nerfs et les vaisseaux sanguins, rendant les érections difficiles à obtenir ou à maintenir.
- L’hypertension artérielle et l’athérosclérose : Ces pathologies rétrécissent les vaisseaux sanguins et limitent la capacité du pénis à se gorger de sang.Les
- troubles hormonaux : Une diminution du taux de testostérone, particulièrement lors de l’andropause, peut affecter la libido et la fonction érectile.
- Les interventions médicales : certaines interventions chirurgicales, comme la prostatectomie (ablation de la prostate), peuvent endommager les nerfs responsables de l’érection même si les progrès médicaux permettent aujourd’hui de mieux les préserver
5 conseils pour gérer et surmonter les pertes d’érection
De manière générale, si l’érection faiblie lors d’un rapport sexuel, l’idéal serait d’accueillir le moment avec philosophie, en acceptant la situation et sans s’inquiéter de manière excessive. En effet, il faut savoir que la qualité de l’érection fluctue lors du rapport ; il est donc tout à fait normal de sentir le pénis plus ou moins dur pendant vos ébats. Cependant, lorsque vous focalisez votre attention sur cette baisse de régime, ou pire, lorsque vous vous ordonnez à maintenir ou retrouver une érection vigoureuse, c’est là que commencent souvent les troubles. L’injonction est contre-productive car elle génère une anxiété de performance, elle augmente votre stress et perturbe le mécanisme d’érection. Alors comment faire ?
Voici quelques conseils pour profiter pleinement de votre vie sexuelle et gérer la panne sexuelle lorsque qu’elle survient :
- Relativisez et déstressez : Le stress est l’ennemi principal de l’érection. Si elle fluctue pendant un rapport sexuel avec pénétration, essayez de lâcher prise en focalisant votre attention par ailleurs. Le plaisir peut prendre différentes formes, comme les caresses, des échanges intimes ou d’autres pratiques permettant ainsi à l’érection de revenir naturellement. L’idée est de ne pas chercher à pénétrer immédiatement lorsque l’érection est revenue au risque de la perdre de nouveau ; cela génèrerait du stress et une nouvelle perte d’érection. Prenez votre temps et profitez du moment partagé !
- Explorez d’autres plaisirs sexuels : En tant que sexothérapeute, je ne le dirai jamais assez ; la sexualité ne se limite pas à la pénétration ! Beaucoup de femmes (et d’hommes, même s’ils ne le savent pas encore) tirent leur plaisir des caresses, de la sensualité ou du sexe oral. Pourquoi ne pas profiter d’une pause pour dédramatiser la situation et réduire les attentes liées à l’érection ? Car finalement, la pénétration est le seul acte sexuel qui nécessite une totale érection !
- Communiquez avec votre partenaire : Exprimez vos inquiétudes, vos craintes ou vos besoins. Ouvrir le dialogue peut désamorcer tout malentendu et renforcer la complicité. En effet, la perte d’érection ne signifie pas absence de désir. Cet indicateur physiologique est trop souvent considéré comme un désintérêt du corps de votre partenaire lorsque la panne arrive : « il ne bande pas, donc je ne suis pas désirable ». Le fait de le penser ou pire de le reprocher, risque d’aggraver le problème car, inconsciemment, cela ajoute de la pression pour être à la hauteur et honorer sa/son partenaire. Cela génère une anxiété de performance. Pour éviter de rentrer dans ce cercle vicieux, une consultation de couple chez le sexothérapeute permet de discuter ouvertement du problème, de le banaliser, de rassurer les deux partenaires et de mettre en place des solutions simples et efficaces pour retrouver une complicité sexuelle.
- Adoptez une meilleure hygiène de vie : Dormez suffisamment (au moins 7h de sommeil), mangez varié et équilibré, et réduisez votre consommation de tabac ou d’alcool. Ces petits changements peuvent avoir un grand impact sur votre performance sexuelle.
- Faites du sport : selon une étude récente publiée dans The Journal of Sexual Medicine, la pratique d’une activité physique serait très bénéfique dans le cadre de problèmes d’érection à condition qu’elle soit régulière, au moins trois fois par semaine, d’une durée d’au moins 30 minutes à chaque séance et réalisée en aérobie, c’est-à-dire de l’endurance ou des exercice cardio. Alors chaussez vos baskets !
Qui consulter ?
Si malgré les quelques conseils proposés dans cet article, les difficultés à avoir ou maintenir des érections persistent, je vous invite à consulter votre médecin pour évaluer les causes physiques possibles et pour éventuellement envisager une aide médicale.
Une fois cette étape franchie, en complément d’un accompagnement médical ou si le problème d’érection est purement d’origine psychologique, vous pouvez consulter un sexothérapeute. Il pourra identifier, analyser et vous aider à comprendre les causes psychologiques sous-jacentes de vos pertes d’érection (appréhension, stress, traumatisme, blocage, …). Le travail thérapeutique pourra alors débuter.
- En tant que sexothérapeute, je rencontre fréquemment ces problématiques dans mes accompagements. Sachez que des solutions existent pour ne plus avoir peur de perdre votre érection, peur de « bander mou », peur de l’échec, peur d’être jugé ou d’entretenir une anxiété de performance.
- Je suis également hypnothérapeute spécialisée dans les troubles sexuels (hypnosexologue). L’hypnose en complément de la sexothérapie permet d’obtenir de très bons résultats, naturellement et durablement pour reprendre confiance en vous, en vos capacités et retrouver une vie sexuelle épanouie et sereine.
Je consulte à Villefranche de Lauragais, proche de Toulouse. N’hésitez pas à me contacter pour en savoir plus sur mes accompagnements et les solutions possibles.
